■ Informations
Chaque année, le Club Shôjo organise la Semaine du Shôjo. Cette semaine permet de mettre à l’honneur différents mangas, de type shôjo (ou encore jôsei ou yaoi) selon un thème. Depuis 2018, Luthien et Nico du Club Shôjo m’ont invitée à participer à cet événement interblog. Et je les en remercie fortement !
Même si, à titre personnel, je pense qu’on devrait éviter d’utiliser ces termes car ces classifications n’ont pas de sens chez nous (contrairement au Japon ou ils désignent le magazine de publication et donc le public principalement visé par ces magazines), j’espère qu’au travers de mes participations aux semaines du shôjo et des thèmes proposés, j’aurai l’occasion de vous parler de titres shôjo, jôsei ou yaoi qui m’ont particulièrement plu et de vous les faire découvrir si vous ne les connaissez pas déjà. J’espère aussi pouvoir faire de bonnes découvertes parmi les titres abordés par les autres participants.
_
■ Semaine du shôjo 2023
Thème : Le(s) shôjo (ou jôsei ou yaoi) abordant la condition féminine que vous préférez
Je n’ai pas lu énormément de mangas spécifiquement centrés sur la place de la femme de la société (travail, école, maison). Mais parmi mes lectures, le manga The Case Files of Jeweler Richard (josei) en donne selon moi un aperçu intéressant.
Adaptation du light novel éponyme de Nanako Tsujimura et dessiné par Mika Akatsuki, le manga propose différentes histoires aux travers des rencontres entre le jeune étudiant qu’est Seigi, son employeur le bijoutier Richard, et les clients de celui-ci, et certaines mettent en avant des personnages féminins, principalement adultes, aux situations et milieux variés. Je ne sais pas si on peut dire que la condition de la femme est représentative de celle du Japon actuel mais par ma lecture j’ai l’impression que l’autrice en donne une image assez réaliste. Car il faut savoir que la situation a quand même un peu évolué au pays du soleil levant par rapport à il y a quelques années.
Attention, ce qui suit présente des spoilers concernant l’histoire.
Sans aller dans le détail de la vie des personnages que rencontrent ou dont parlent les deux héros, le manga The Case Files of Jeweler Richard présente des choses intéressantes sur la place de la femme, et ce, dès la première affaire, celle du saphir rose. On y découvre la situation de deux femmes de milieux très différents durant le Japon d’après-guerre : la grand-mère de Seigi qui a dû élever seule sa fille, et une certaine Tae Miyashita qui sous la pression familiale doit accepter de se marier avec quelqu’un qu’elle ne connaît pas afin de sauver la compagnie en faillite de sa famille. Sans dévoiler son histoire en détail, la jeune Miyashita de l’époque, âgée de 20 ans, se sent libérée lorsqu’elle perd sa bague de fiançailles (bague ornée d’un saphir rose d’une grande valeur), mais éprouve quand même le sentiment de ne pas être à la hauteur des attentes de ses parents, ceux-ci l’ayant 4éprimandé sévèrement pour la perte de la bague et l’annulation des fiançailles, la conduisant à une tentative de suicide. On a ainsi, au travers de sa situation, un reflet de ce que pouvaient vivre certaines femmes, et qui est malheureusement encore d’actualité, bien que les mariages arrangés soient moins fréquents qu’à l’époque. Je pense que la pression familiale touche plus les femmes que les hommes, notamment sur cet aspect.
Outre la pression familiale, la pression sociale peut également s’avérer néfaste dans la vie des personnes, et c’est par ailleurs ce que nous montre l’affaire du rubis, au travers du personnage de Mami Sasu. Il s’agit d’une jeune femme lesbienne qui a choisit de se fiancer à un homme pour être comme les autres, « faire face à la réalité et penser à [son] futur ». Elle confie d’ailleurs à Seigi qu’elle aurait voulu « être comme les autres filles et trouver le bonheur en [se] mariant avec l’homme qu’[elle] aime ». L’autrice dépeint ainsi les difficultés auxquelles peuvent faire face la communauté LGBT. Les mentalités, les lois (ici en l’occurrence celles du Japon), ne permettent pas encore à certaines personnes d’exprimer leur sexualité ou de se projeter dans l’avenir par peur d’être rejetées par la société, où beaucoup de gens estiment encore qu’une femme doit se marier à un homme car c’est ce qui est considéré comme « normal ». Cette pression sociale a d’ailleurs épuisé mentalement et physiquement Mami, la conduisant même à l’hôpital. Mais je vous rassure, malgré cela, ces deux affaires se terminent sur une note positive, peut-être pour dire que la société évolue petit à petit ?
L’affaire du grenat donne un autre aperçu intéressant sur la place de la femme dans la société. Elle met en scène une jeune femme du nom de Mito Yamamoto qui s’est faite larguée par son copain de longue date, parti avec une fille « plus jeune et plus jolie », et qui a une très mauvaise estime de soi du fait de son apparence. Elle est persuadée que les personnes « belles » (comme Richard par exemple) ont des facilités dans la vie car plus facilement acceptées, tandis que ceux qui ne le sont pas n’ont pas de réelle valeur dans une société où une personne est facilement jugée pour son physique, et qu’une personne comme elle se doit de respecter les attentes d’autrui pour ne pas être rejetée. Elle considère également être à un âge où elle ne pourrait pas commencer facilement une nouvelle relation, et convaincue que personne ne lui offrira jamais de bague, elle décide de venir dans la boutique de Richard en vue d’acheter un grenat, sa pierre de naissance. Sa rencontre avec Richard et Seigi va finalement l’amener à se remettre en question par rapport à l’idée qu’elle se fait de la beauté, mais surtout se rendre compte que son apparence et son âge ne doivent pas déterminer la manière dont elle doit être traitée, transmettant ainsi un beau message pour les personnes qui n’ont pas confiance en elles à cause de leur physique : s’accepter tel que l’on est plutôt que de se comparer aux autres.
A cela s’ajoute le fait que le manga propose également une vision moderne de la condition féminine de par les personnages de Shôko Tanimoto : une étudiante dans la même fac que Seigi (qui apparaît souvent, et personnage important dans l’entourage de Seigi), ou encore Aki Shinkai (qui apparaît dans l’affaire de l’émeraude) : une amie d’enfance de Tanimoto qui exerce en tant que ballerine et qui a vécu quelques temps en France dans le cadre d’un programme d’échange. Ces jeunes femmes qui ont la vingtaine étudient, travaillent, tandis qu’au même âge, Tae Miyashita (de l’affaire du saphir rose) était déjà fiancée. Un petit exemple que les mentalités et les conditions des femmes ont évolué, et représentatif de la société actuelle où la plupart des femmes font désormais des études plus longues et se marient plus tard.
Le manga ne s’impose pas spécialement comme une représentation de la condition féminine, et à titre personnel j’ai un peu du mal avec les œuvres engagées (je n’en lis quasiment pas). Mais je trouve qu’il propose des éléments très intéressants sur le sujet. Sans nécessairement entrer dans le détail, on a des aperçus de ce que pouvaient/peuvent vivre les femmes et certaines situations décrites ne manquent pas de faire écho à la réalité. J’apprécie énormément la série pour tout ce qu’elle propose : son très bon duo de personnages principaux, le fait que ce soit centré sur les pierres précieuses et qu’on ait en quelque sorte des enquêtes psychologiques…, et je trouve également que la condition féminine y est bien abordée. Et c’est pour cette raison que j’ai souhaité en parler pour cette Semaine du Shôjo 2023, en espérant que ça vous donnera envie de vous intéresser même si elle n’est actuellement pas disponible en France. Quel que soit le support (light novel, manga ou anime), la série propose de très belles choses.
Pour information, le manga The Case Files of Jeweler Richard est disponible en version anglaise chez l’éditeur US Seven Seas Entertainment (4 tomes sortis à ce jour). Il s’agit de l’adaptation du light novel éponyme, également disponible chez Seven Seas (3 tomes sortis à ce jour). Une adaptation anime est sortie en 2020 et est disponible sur Crunchyroll.
Vous trouverez ci-dessous la liste des autres participants de la Semaine du Shôjo 2023 :
- Le bazar de Djado
- Les Blablas de Tachan
- Le blog de l’Apprenti Otaku
- Le Blog Noissapé
- Bulle Shôjo
- Le Cabinet de Mccoy
- Chroniques d’un Vagabond
- Complément Shojo
- Docteur Pralinus
- La forêt des lectures
- Lasteve
- Les lectures du Kitsune
- La mangasserie
- Nostroblogs
- Papa lecteur
- Le Passeur Lunaire
- Songe d’une nuit d’été
- Violette Scribbles
_
Pour les éditions précédentes, cliquez sur le thème pour afficher le texte.
_
■ Semaine du shôjo 2022
Thème : Quel personnage de shôjo t’inspire le plus / lequel serait ton modèle ?
_
J’ai longuement réfléchi à la question. Je pense qu’il m’aurait été plus simple de répondre il y a quelques années lorsque j’étais plus jeune et je ne connaissais pas encore vraiment les réalités de la vie d’adulte. Avant, je pouvais facilement dire « Le personnage qui m’inspire le plus c’est Naruto parce que malgré tout se qu’il a subit lorsqu’il était plus jeune, il ne s’est jamais découragé et a su prouver sa valeur non seulement en devenant fort mais aussi en venant en aide aux autres. » ou encore « Mon modèle serait Tohru dans Fruits Basket car malgré le fait d’avoir perdu ses parents elle a toujours gardé le sourire et se montrer douce et attentionnée envers les autres ». Mais, avec du recul, les choses ont changé, car on ne peut pas venir en aide à tout le monde avec « le pouvoir de l’amitié » ou encore se montrer gentil avec tout le monde, même avec ceux qui nous font du mal. Le monde est plus complexe que cela et avec le temps j’ai de plus en plus du mal à voir en les personnages de mangas (ou même animes) des inspirations ou des modèles. Même s’il y en a que je trouve admirables par leur façon d’être et qu’en certains points j’aimerais être comme eux. Mais en ce qui concerne les personnages de shôjos (qui dans la plus grande majorité sont des lycéens), il y a quand même deux personnages qui m’ont laissé une belle impression sur ce sujet parmi les mangas (non licenciés en France malheureusement) que j’ai lus récemment (sur les 5 dernières années) : Urara Sano dans Suisai et Kanoko Urabe dans Usotoki Rhetoric (en plus regardez-moi ces sourires, elles respirent la joie de vivre !) :
Urara est une lycéenne en première année. Au collège, elle était la star du club d’athlétisme, mais arrivée au lycée, elle souhaite prendre un nouveau départ, en essayant d’être par exemple plus féminine. Mais ce qui va apporter un changement dans sa vie de lycéenne, c’est la musique. J’ai trouvé ça très intéressant de voir qu’un personnage comme elle, qui était jusque là principalement dans un environnement sportif et en plus une athlète douée ayant remporté des prix, sûre de soi, décide de se lancer dans quelque chose de tout nouveau pour elle (et pas seulement à cause d’un garçon, car c’est le son de la flûte qui l’a émerveillée). Ce que j’ai beaucoup apprécié. Je trouve ça d’une part intéressant et admirable de voir un personnage qui sort de sa zone de confort et qui en plus fait beaucoup d’effort pour réussir dans un monde qui lui est nouveau. Je me dis qu’à son âge j’aurai dû prendre le temps de m’initier à des choses nouvelles, dans des domaines variés, car la vie d’adulte ne nous permet pas forcément de le faire, mais qu’il faut se motiver, ne pas avoir peur des changements et essayer de se lancer ! Et c’est dans cette mesure que je peux dire que le personnage d’Urara m’inspire car même si le temps me manque, j’essaie tester de nouvelles choses.
Kanoko, elle, a eu le courage de quitter sa mère et son village pour débuter une nouvelle vie ailleurs. Certes son pouvoir de déceler les mensonges ne lui était pas bénéfique et l’a poussée à prendre cette décision, mais je trouve que cela demande énormément de force, surtout que l’on voit à un certains moment de l’histoire que sa mère et elle tiennent l’une à l’autre. Et pour en avoir fait l’expérience, même sur une courte durée, je trouve que ce n’est pas forcément facile de quitter le cocon familial. Après sa rencontre avec Sôma elle apprend à déceler les moments dans lesquels elle doit faire usage de son pouvoir. Là où au tout début elle l’utilisait pour faire éclater la vérité sans forcément penser aux conséquences, elle connaît une belle évolution en apprenant au fil des enquêtes qu’il y a d’autres moyens de venir en aide aux autres, tout en restant fidèle à elle-même, c’est-à-dire une jeune fille souriante mais qui ne fait pas semblant que « tout va bien », altruiste et très franche. Je trouve cela important car même si dans certains cas la vérité n’est pas toujours bonne à dire, être honnête tout en prenant en compte les éléments qui nous entourent, et ce, dans le but d’aider les autres, est quelque chose qui se travaille, qui demande des efforts. Ce que fait Kanoko dans le manga, et qui est en quelque sorte un modèle à suivre de mon point de vue.
Encore une fois je parle de personnages / titres non disponibles en France, et je m’en excuse mais ces deux personnages sont pour moi ceux qui répondent le mieux à cette question.
Vous trouverez ci-dessous la liste des autres participants de la Semaine du Shôjo 2022 :
- Les Animes et Co
- Le Bazar de Djado
- Les Blablas de Tachan
- Le blog de l’Apprenti Otaku
- Le Chapelier Fou
- Les chroniques d’un ange
- Chroniques d’un Vagabond
- DontForget3Oct
- Esprit Otaku
- Euphoxine
- La forêt des lectures
- June Wonderland
- Les lectures du Kitsune
- Little Big Dam
- Manga Suki
- La mangasserie
- Mirrors
- Nostroblog
- Papa lecteur
- Le Passeur Lunaire
- Ma petite Médiathèque
- Swordy
- Violette Scribbles
- Yaoi Cast
_
_■ Semaine du shôjo 2021
Thème : Quel(s) shôjo (ou jôsei ou yaoi) t’invite(nt) le plus à l’évasion ?
_
J’ai eu un peu de mal à choisir car la première idée qui me vient à l’esprit en lien avec l’évasion, c’est le thème du voyage, qui n’est pas le thème le plus présent parmi les mangas de type shôjo que j’ai pu lire. Et dans le même temps, je trouve que chaque manga (ou anime) permet de nous s’évader le temps de la lecture (ou du visionnage), à sa propre manière. Mais je vais surtout vous parler ici des mangas de type shôjo, jôsei ou yaoi qui évoquent pour moi l’idée d’évasion. Et je vais commencer par deux titres disponibles en France : Tempête de Cristal (shôjo) et Blue Summer (yaoi).
Tempête de Cristal est sans doute le manga shôjo qui pour moi aborde le plus l’idée d’évasion. Bien que le titre ne m’ait spécialement marqué, notamment du fait que l’histoire soit courte et qu’en trois tomes la plupart des personnages ne soient pas développés, j’ai bien apprécié le voyage de l’héroine. Dans sa quête pour découvrir l’origine des tempêtes de cristal Sekka doit passer par un désert, des lieux qui lui sont inconnus, et fait la rencontre de plusieurs personnages tout au long de son voyage. ça m’a rappelé de bons souvenirs car j’ai moi-même eu l’occasion de faire, au travers de mes voyages à l’étranger, une balade en désert, et être au contact de personnes qui ont un mode de vie totalement différent du mien. Le voyage (avant que la pandémie de COVID n’arrive) était pour moi une manière de m’évader du quotidien, du travail, de ma vie de citadine, mais me permettait aussi de voir à quel point le monde dans lequel on vit est vaste, diversifié, et étonnant. Et la lecture de Tempête de Cristal m’a permis de me remémorer certains de mes voyages, me permettant ainsi de m’évader durant la lecture du manga.
Blue Summer (fiche) est quant à lui un manga de type yaoi qui me permet de m’évader à chaque fois que je le lis du fait de son ambiance estivale. L’été est ma saison préférée, et je trouve que dans Blue Summer, dont l’histoire se déroule à cette saison, on retrouve bien l’ambiance de cette belle saison. Outre les couvertures et illustrations qui présentent un beau ciel bleu qui rappelle l’été, le manga nous permet de suivre les deux personnages principaux au travers d’un pèlerinage sur des lieux de tournage d’un film qui évoque pas mal de choses à l’un d’entre eux. On les suit donc à travers ce petit voyage qu’ils réalisent durant l’été dont l’ambiance est très bien retranscrite au travers des décors et du style vestimentaire des personnages. Le manga a beau être court (2 tomes), mais l’histoire me permet de me sentir en été le temps de la lecture.
Je vais aussi vous parler de trois autres mangas qui ne sont pas disponibles en France, mais qui m’invitent à l’évasion lors de leur lecture. De gauche à droite, il s’agit de Donten ni Warau (shôjo), Namida Ame no Serenade (jôsei) et Usotoki Rhetoric (shôjo). Ces trois mangas ont la particularité de se dérouler, non pas à notre époque, mais durant celle de l’Empire du Japon (1868-1845).
Donten ni Warau (fiche) est un manga dont l’histoire se déroule au début de l’ère Meiji (1868-1812), ère qui fait suite à l’époque d’Edo durant laquelle le port du sabre a été interdit (et c’est d’ailleurs mentionné dans la série). Mais il s’agit également d’une période où le Japon commence à se moderniser et s’ouvrir vers l’extérieur. Bien que Donten ni Warau soit un manga très axé action, le contexte historique dans lequel se déroule l’histoire nous est bien présenté (l’ouverture du Japon à la modernisation et au monde) bien qu’il ne s’agisse pas du thème central du manga. Mais à travers l’époque à laquelle se déroule l’histoire et les différents événements, Donten ni Warau est un manga qui m’invite à l’évasion.
C’est également le cas de Namida Ame no Serenade (fiche), un manga jôsei que j’ai découvert tout récemment et dont l’histoire se déroule en 1907, à la fin de l’ère Meiji. L’héroine, une lycéenne dans le Japon contemporain, se retrouve mystérieusement propulsée à cette époque et au travers de ses péripéties, on découvre avec elle un Japon « mixte » où se mêlent traditions et ouverture au monde, et ce, notamment au travers de costumes que portent les personnages. On a donc un voyage à travers le temps qui permet de s’évader durant la lecture, en plus de proposer une histoire et une romance intéressante.
Le dernier titre dont je vais parler est Usotoki Rhetoric (fiche), un manga shôjo dont l’histoire se déroule au début de l’ère Showa (1926-1989). Le contexte militaire / politique du pays n’est pas vraiment mis en avant, cependant, au travers des costumes des personnages et de l’architecture de certains bâtiments dans le manga, on s’aperçoit bien que le Japon est à cette époque toujours entre tradition et modernité. Un peu comme pour Namida Ame to Serenade, j’apprécie beaucoup lorsque les personnages de fictions portent des tenues qui ne sont pas de notre époque mais qui reflètent une période historique. Le manga permet non seulement de s’évader à travers le temps, mais également de se mettre dans la peau de détectives en quelque sorte puisque le duo principal du manga se retrouve confronté à plusieurs enquêtes (fortes intéressantes) tout au long du manga.
Je pense que l’idée d’évasion dépend de chacun mais pour moi elle s’apparente surtout aux voyages, que ce soit à travers le temps, l’espace, les saisons. Et c’est pour cette raison que j’ai choisi plus particulièrement de vous parler de ces oeuvres, en espérant que cela vous donne envie de les lire, et que celles qui n’ont pas encore la chance d’être sorties en France pourront l’être un jour. Et pour terminer, je vous mets la liste des participants à l’édition 2021 de la Semaine du Shôjo.
- Les Animes et Co
- L’Antre de la Louve
- Les Blablas de Tachan
- Le blog de l’Apprenti Otaku
- Le Chapelier Fou
- Les chroniques d’un ange
- Chroniques d’un Vagabond
- Euphoxine
- La forêt des lectures
- June Wonderland
- Les lectures du Kitsune
- Leyzia
- Manga Suki
- Maruna critique tout !
- Mirrors
- Moonyko
- Papa lecteur
- Ma petite Médiathèque
- Seventh
- Songe d’une Nuit d’été
- Violette Scribbles
- Yaoi Cast
_
■ Semaine du shôjo 2020
Thème : Quel shôjo (ou jôsei ou yaoi) conseillerais-tu à un(e) débutant(e) ?
_
J’ai envie de répondre que tout dépend de ce que recherche la personne. Car tous les shôjos ne se ressemblent pas forcément. Le terme de « débutant » me laisse perplexe mais je vais considèrer comme débutant(e)s dans le shôjo les personnes qui n’en ont jamais lu ou très peu, qu’elles s’y connaissent en mangas ou pas. Car on peut très bien lire des tas de mangas tout en ayant jamais lu certains types ou genres. A titre d’exemple pour le yaoi, je n’en ai lu que très peu donc je me considère comme débutante pour ce type de manga. Mais pour le shôjo, c’est une autre histoire. Mon premier manga papier était un shôjo (Mint na Bokura de Wataru Yoshizumi), que j’ai lu au collège, et depuis j’ai eu l’occasion d’en lire pas mal. Même si aujourd’hui j’en lis de moins en moins (par manque de temps et car je deviens de plus en plus difficile), il y a quand même des titres que j’apprécie particulièrement et que je conseillerais aux personnes qui n’en ont jamais lu ou qui en lisent très peu, ou encore qui seraient réfractaires aux mangas shôjos en raison de certains a priori. Voici donc les 4 titres shôjos que je conseillerais à des débutants ou que j’aurai personnellement aimé qu’on me conseille si je débutais dans le shôjo. (A noter qu’à part Orange, les trois autres titres ne sont malheureusement pas disponibles en France.)
Suisai (fiche) : Beaucoup associent le shôjo aux romances se déroulant dans un cadre scolaire, ou aux romances de manière générale. Etant donné que pas mal de shôjos publiés au Japon, mais aussi en France, sont des romances scolaires, et que pas mal d’éditeurs français associent ces genres au shôjo, il n’est pas étonnant de voir des gens se méprendre sur ce terme. Mais contrairement aux idées répandues, tous ne sont pas forcément associés à ces genres ou encore bourrés de clichés. L’histoire de Suisai se déroule dans un lycée et l’héroïne, Urara va s’interroger sur ses sentiments. Mais il n’y a pas que ça. Au travers du thème de la musique présent dans ce manga, Urara se pose pas mal de questions quant au travail d’équipe, à l’entraide… J’ai beaucoup apprécié la relation entre Urara et les autres personnages. De plus, Urara est une héroïne active, qui malgré les obstacles à surmonter reste assez positive. Elle a bien entendu des moments de doutes. Mais ça reste une héroïne terre à terre, dynamique, qui change de beaucoup d’héroïnes de shôjos souvent naïves, timides et renfermées sur elles-mêmes. Par son héroïne et par le thème de la musique, Suisai est un très bon manga et donc un shôjo que je conseillerais aux débutants si jamais il a la chance de sortir en France un jour.
Usotoki Rhetoric (fiche) : Bien que j’apprécie les histoires qui traitent d’enquêtes, peu de mangas dans ce thème m’attirent ou ont su vraiment me plaire. Et Usotoki Rhetoric a été un véritable coup de coeur, et sans doute le meilleur manga d’enquêtes que j’ai pu lire à ce jour. S’il sortait en France je vous dirai de vous jeter dessus, en particulier pour ceux qui souhaitent débuter dans les shôjos. Car le manga met de bonne humeur au travers du très bon duo formé par Kanoko et Sôma, les héros de l’histoire. Ils changent de la plupart des personnages principaux que l’on trouve habituellement dans les mangas de type shôjos. Et leur relation et leur dynamique est vraiment rafraîchissante. De plus, le manga a bien su me tenir en haleine au travers de ses enquêtes et de ses histoires variées, abordant des thèmes vraiment intéressants comme la famille ou encore les problèmes de société de l’époque (car l’histoire se déroule durant l’ère Showa) qui sont encore d’actualité. Pour ceux qui cherchent un shôjo qui mêle bien humour et sérieux aux travers de bons personnages et enquêtes, je le recommande vivement !
Donten ni Warau (fiche) : A chacune des semaines du shôjo auxquelles j’ai participé, j’ai parlé soit du manga, soit de l’adaptation anime. ça montre bien que j’adore ce manga. Et j’espère vraiment qu’il aura la chance de sortir en France un jour car je pense qu’il pourrait casser les a priori de pas mal de personnes sur les shôjos. Je ne vais pas trop m’étaler dessus mais un peu comme Usotoki Rhetoric, c’est l’un des mangas qui montrent bien que les shôjos ne sont pas uniquement des romances scolaires. Donten ni Warau présente une histoire riche en action et en émotions, mais aussi des thèmes comme la famille ou encore des concepts comme le dépassement de soi qu’on retrouve par exemple dans les mangas de type shônen. Ceux qui en ont lu et qui souhaitent découvrir les shôjos sans être trop dépaysés, pourraient donc selon moi débuter par ce très bon manga.
Orange (fiche) : Seul manga des quatre disponible en France, Orange est un titre que je conseillerais aux débutants en matière de shôjo car malgré quelques éléments qui sont propres à ce type de manga (une héroïne timide et un triangle amoureux notamment), il propose une très belle histoire qui met en avant des thèmes intéressants, parfois durs, au travers de personnages sympathiques et attachants. Au-delà de l’aspect romance présent dans la série (et qui est d’ailleurs bien menée de mon point de vue), le manga met très bien en avant l’amitié qui lie le groupe des personnages principaux. Et rien que pour ça, c’est un manga que je recommanderai aux débutants.
Concernant les yaoi, j’ai commencé à en lire depuis peu donc je ne m’y connais pas énormément, beaucoup moins que sur les shôjos en tout cas. Mais j’ai eu la chance de tomber sur de très bons titres et que je conseille absolument à ceux qui comment moi débutent dans le yaoi.
Kimi wa Natsu no Naka (fiche) : Il s’agit de mon tout premier yaoi et de mon préféré. Si j’avais longtemps hésité à me lancer dans le yaoi c’était par peur de tomber sur des scènes « exotiques » on va dire, ou encore certains clichés dont on m’avait parlé et qui sont apparemment récurrents dans ce type de mangas. Mais Kimi wa Natsu no Naka était LA perle qui m’a donné envie d’en lire d’autres. En plus d’avoir deux héros sympathiques qui partagent une belle amitié, le manga propose une romance intéressante mon point de vue qui se développe bien au fil du manga (qui ne compte pourtant qu’un tome à la base), et le tout dans une bonne ambiance estivale. Il s’agit donc d’un yaoi que j’ai trouvé frais et reposant et que je conseille à ceux qui veulent commencer à en lire, en espérant qu’il sortira un jour en France !
Les deux lions (fiche) : J’ai commencé ce yaoi car il est de la même auteure que Kimi wa Natsu no Naka. Et oui, je ne prends pas trop de risques mais étant donné que j’ai beaucoup aimé Kimi wa Natsu no Naka j’ai décidé de m’intéresser à ses autres mangas et Les deux lions à su beaucoup me plaire lui aussi. Contrairement à Kimi wa Natsu no Naka, les personnages ne se connaissent pas vraiment dès le début de l’histoire. L’auteure nous propose donc ici une relation et une dynamique différente et permettant d’aborder des idées intéressantes. Il s’agit d’un yaoi soft que je conseille à ceux qui souhaitent se lancer dedans. Et celui-ci est disponible en France !
Hidamari ga Kikoeru (fiche) : Un autre titre qui est disponible en France. Comme pour certains yaoi, j’en avais pas mal entendu parler avant du m’y mettre mais comme c’est un yaoi j’avais peur de me lancer dedans. Heureusement que grâce à Kimi wa Natsu no Naka j’ai pu voir que ce n’était pas le cas de tous les yaoi. Et comme celui-ci, ainsi que Les deux lions, Hidamari ga Kikoeru est un yaoi soft qui propose une très belle romance mais aussi un thème intéressant : celui du handicap. Il permet également de voir les personnages s’interroger sur leur avenir, sur leur place dans la société. Et pour ces aspects il s’agit d’un manga que je conseillerais aux débutants dans le yaoi.
Je ne sais pas si les raisons pour lesquelles je conseillerais ces mangas shôjos et yaoi à des débutants sont bien claires, surtout que je n’avais pas trop envie de me répéter par rapport aux avis déjà présents sur mon blog (et que je vous invite à consulter pour plus de détails). Mais ces mangas shôjos et yaoi font parti de mes préférés, et pour leur histoire, les différents genres qu’ils touchent, les thèmes abordés et les personnages qu’ils mettent en scène, je pense qu’ils méritent qu’on s’y intéresse. J’espère d’ailleurs que ceux qui ne sont pas disponibles en France le seront un jour pour que vous ayez l’occasion de les découvrir. Je n’ai pas parlé des dessins mais chacun de ses mangas possède un style différent et très plaisant et agréable de mon point de vue, ce qui est pour moi un plus.
Pour terminer, vous trouverez ci-dessous les liens des articles des autres participants à cet événement :
_
■ Semaine du shôjo 2019
Thème : La meilleure adaptation shôjo (anime ou drama)
_
Pour moi c’est simple, il s’agit de l’anime de Donten ni Warau, mais avant de vous expliquer pourquoi, voici quelques informations sur la série (pour ceux qui ne la connaîtraient pas).
Donten ni Warau (曇天に笑う), ou Laughing Under the Clouds est un manga de Kemuri KARAKARA, en 6 tomes, publiés au Japon entre 2011 et 2013. Le manga a été adapté en une série animée de 12 épisodes par le studio Doga Kobo, diffusés au Japon en 2014. Un spin-off du manga en 3 tomes, intitulé Donten ni Warau Gaiden, a également vu le jour au Japon, et a été adapté en trois films d’animation réalisés par Wit Studio. Les deux premiers films ont d’ailleurs été diffusés à Japan Expo 2018.
L’histoire se déroule au Japon, au début de l’ère Meiji. Le pays s’ouvre à la culture occidentale et le gouvernement met en place l’interdiction du port du sabre. Ces changements font naître de nombreux mécontentements ayant pour conséquence d’accroître la criminalité. Tenka, Soramaru et Chûtarô, trois frères de la famille Kumô, sont chargés d’escorter les criminels jusqu’à une immense prison dont il est impossible de s’échapper, construite au milieu d’un lac. Mais une menace plus importante pèse sur leur ville, celle de l’existence d’une créature appelée Orochi…
J’ai déjà parlé de l’anime ici, et du manga ici, donc je ne m’attarderai pas dessus. Mais je vais vous présenter les différents éléments qui font que pour moi, l’anime de Donten ni Warau (celui réalisé par Doga Kobo) est la meilleure adaptation de shôjo.
Contrairement à beaucoup d’adaptations animes de mangas de type shôjo, Donten ni Warau dispose d’une très bonne réalisation, que ce soit au niveau des décors, du chara-design (qui est soigné et très proche de celui du manga), et de l’animation, notamment sur les scènes d’action. A cela s’ajoute les très bons ost et génériques qui collent très bien à l’ambiance de la série, mais aussi le jeu des doubleurs qui rendent certaines scènes encore plus marquantes que sur le manga. Tous ces éléments apportent vraiment un gros plus. Ce qui fait que les deux supports, et surtout l’anime, valent le coup.
L’anime est également très fidèle au manga pour ce qui est de l’histoire. Certains éléments ont été moins développés, mais ce n’est absolument pas dérangeant. Et j’ai trouvé ça pertinent qu’un certain flash back arrive plus tardivement dans l’histoire, contrairement au manga où il arrivait dès le tome 1, apportant ainsi une coupure.
Le manga est vraiment super et je trouve que son adaptation anime est une réussite, et la meilleure de toutes celles que j’ai pu voir en terme de shôjos. J’espère d’ailleurs qu’elle sortira en Blu-ray / DVD pour pouvoir revoir les épisodes.
_
■ Semaine du shôjo 2018
Thème : Quel est le shôjo (ou jôsei ou yaoi) qui vous a le plus ému ?
_
Orange (fiche) : J’avais découvert la série via les scans anglais et dès les premiers chapitres j’ai accroché à l’histoire. Je me doutais que le thème du voyage dans le temps ne serait pas développé, mais j’ai été bien surprise par l’histoire.
Parmi les shôjos se déroulant dans un cadre scolaire que j’ai lus, peu d’entre eux avaient des thèmes sérieux. Mais je trouve qu’Orange a été vraiment bon à ce niveau. Il a réussi à m’émouvoir par les thèmes qu’il aborde, c’est-à-dire la perte d’un être cher et les regrets. J’ai eu de la peine pour les personnages qui même des années plus tard sont en quelque sorte hantés par la mort de leur ami Kakeru. Accident ou suicide ? On découvre progressivement ce qui est arrivé à Kakeru, les raisons de son mal-être, et ça m’a fait mal de le voir ainsi. Mais ce sont surtout les actions menées par ses amis qui m’auront plus d’une fois mis la larme à l’oeil, notamment celles de Suwa. Décidés à ne plus avoir de regrets et armés de leur volonté à changer les choses, le groupe va tout faire pour sauver Kakeru. Les émotions des personnages sont d’ailleurs bien retranscrits par les dessins d’Ichigo Takano.
J’ai été beaucoup émue par l’histoire de ce manga qui contrairement à pas mal de shôjos ne se centre pas uniquement sur la romance, mais également sur l’amitié. Et je trouve ça super qu’il soit sorti en France, car il s’agit d’un très bon manga.
Donten ni Warau (fiche) : Ce manga est loin de ressembler aux habituelles romances scolaires que l’on retrouve dans la plupart des mangas de type shôjo. Mais Donten ni Warau en est un, puisqu’au Japon il est prépublié dans un magazine de shôjos mangas, et s’adresse donc plus particulièrement à un public féminin.
Cependant il faut s’avoir qu’il s’agit d’une série surtout centrée action, fantastique, historique. Malgré ça, la série a su beaucoup m’émouvoir, que ce soit sur l’anime, ou bien sur le manga, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord la relation entre les trois frères Kumô qui sont les personnages principaux de la série. Ils ont vraiment un lien fort qui les unit tout au long du manga. L’aîné, Tenka, est très protecteur envers les deux autres, il s’inquiète pour eux, les embête, mais tous les trois forment une famille vraiment unie. Cependant, du fait des différents événements, ils ont également à vivre des situations difficiles, et faire face à des sentiments comme le désespoir, la dépression, ce qui m’a fait beaucoup de peine.
Je trouve que l’auteure a fait du très bon travail sur les expressions des personnages (et en anime c’est encore meilleur étant donné qu’on a également leurs voix). On ressent bien leurs émotions, et en même temps on les voit aller de l’avant malgré tout. Je vous recommande vivement ce manga, ou même l’anime, en espérant qu’ils vous plairont tout autant qu’à moi. (Malheureusement le manga n’est pas licencié en France)
Hidamari ga Kikoeru (fiche) : Il s’agit d’un manga que j’ai découvert assez récemment, et l’un de mes premiers de type yaoi. Il m’a ému par le thème du handicap qu’il aborde au travers du personnage de Kôhei qui est malentendant et qui est assez renfermé sur lui même, qui a du traverser des moments difficiles mais qui va voir la vie sous un autre angle suite à sa rencontre avec Taichi. J’ai été émue ce que ressent Kôhei vis-à-vis de son handicap, sa volonté de changer, les moments sympathiques qu’il passe avec Taichi et qui nous permettent de le voir sourire !
Le personnage de Taichi m’a aussi ému sur le tome 3 (sorti uniquement au Japon pour le moment) dans lequel on en apprend plus sur son enfance. Et à ce moment là, c’est au tour de Kôhei d’être là pour Taichi. L’amitié et la romance que partagent ces deux personnages est vraiment belle et m’a émue plusieurs fois.
J’espère vivement que le tome 3 sortira ici, car je trouve qu’en plus d’avoir des passages émouvants, la série aborde des thèmes vraiment intéressants et permet de suivre de jeunes adultes et leur entrée dans le monde du travail, mais également des points de vue différents sur la surdité.
Pour ceux qui ne connaissent pas ces mangas, je vous les recommande vivement !
Coucou ^^ Très intéressant ton article sur The Case Files of Jeweler Richard ! Je connais le manga seulement de nom car je te vois en parler de temps en temps sur Twitter et l’histoire m’intrigue bien.
En tout cas, ce qui est sûr c’est qu’un titre peut tout à fait parler de condition féminine sans nécessairement se revendiquer comme tel. ^^ J’aime beaucoup les deux façons de faire : soit comme ici où ça fait partie de l’œuvre soit de manière plus engagée. Les deux ont leur intérêt mais c’est une préférence personnelle ^_^
Peut-être que je me laisserais tenter par l’anime ou si c’est dispo en numérique, je pourrais essayer le manga aussi 😀
J’aimeJ’aime
J’espère que les titres que tu as conseillés seront un jour disponibles en France alors. Je ne peux qu’approuver Orange. ❤
Je n'ai lu aucun des yaoi, je note aussi.
J’aimeAimé par 1 personne
Je croise les doigts ! En tout cas, s’ils sortent un jour et que tu t’y mets, j’espère qu’ils te plairont ! ^^
J’aimeJ’aime